C’est un bel exemple de démocratie participative et de cogestion que monsieur Rémy Fabre, maire de Sénas, vient récemment de nous donner.
Monsieur le maire avait en projet de vendre un morceau de terrain communal afin de permettre l’installation d’un restaurant Courtepaille en face du nouveau Mc Donald. Les commerçants et artisans du village, mécontents de ne jamais être consultés sur ce genre d’opération et inquiets du risque de « Mallemortisation » du centre-ville, ont envahi la salle du conseil municipal pour faire valoir leur point de vue. Grâce à cette pression amicale, le dialogue a enfin pu s’établir, les arguments ont été entendus et monsieur Rémy Fabre a retiré son projet de délibération : « il n’y aura pas de Courtepaille à Sénas ».
La forme du processus de codécision ainsi mis en œuvre n’est certes pas nouvelle mais reste diablement efficace ! On aimerait pourtant que les choses puissent se dérouler plus sereinement…
Cet évènement est l’occasion de comparer l’évolution, au cours des dernières décennies, de l’activité commerciale en centre-bourg à Sénas et à Mallemort. Il suffit de se promener dans les deux villages pour constater les différences.
A Sénas la surface commerciale en centre-ville pour 1000 habitants est de 359 m², elle n’est que de 150 m² Mallemort (source DACOM). Il s’agit pour Mallemort du ratio le plus faible de toute la communauté Agglopôle Provence, un beau record !
La variété des commerces est bien plus grande à Sénas qu’à Mallemort qui voit au fil des ans disparaitre banque, pharmacie, magasin d’habillement, magasin de chaussures…
La municipalité de Mallemort a choisi de favoriser l’installation de petits commerces en zone d’activités autour d’Intermarché (à noter qu’on ne peut pas parler ici de « commerce de proximité » puisqu’il faut prendre sa voiture pour y aller !). En comptant Intermarché il y a aujourd’hui 4 boulangeries dans la Zone d’Activités. En conséquence l’activité en centre-bourg est à l’agonie.
Il faut pourtant savoir que la délocalisation des petits commerces dans les Zones d’Activité ne crée aucun emploi supplémentaire : un restaurant de plus en périphérie c’est un restaurant qui ferme à court ou moyen terme en centre- ville. Il en est de même des boulangeries, boucherie, épicerie, pharmacie…
Rappelons qu’avec la mort commerciale des centre-bourgs c’est l’agrément de notre cadre de vie et l’attractivité de nos villages qui sont dégradés. C’est pour cette raison que les commerçants de Sénas doivent continuer à lutter contre l’implantation de commerces de proximité ailleurs que dans le centre du village.
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