En 2018 La Parole aux Citoyens relayait diverses interrogations sur les risques pour la santé et pour l’environnement liés à l’utilisation de granulats de pneus usagés sur les terrains en gazon synthétique . Voir Gazon maudit ?
Si le Rapport de l’ANSES paru en septembre 2018 s’est voulu rassurant en notant que « la majorité des études ne mettaient pas en évidence de risque pour la santé…« , ce document a cependant rappelé la pollution évidente causée par la dissémination dans la nature de milliers de tonnes de granulats de pneus contenant des substances chimiques nocives.
L’Agence Chimique Européenne (ECHA) a également pris conscience de ce problème. Voir analyse sur le Site de l’ECHA : » Les granules et le paillis peuvent contenir des substances chimiques potentiellement nocives, y compris des hydrocarbures polynucléaires aromatiques (HPA), des métaux et des phtalates. Ils peuvent également libérer des composés (hydrocarbures) organiques volatils (COV) et des composés (hydrocarbures) organiques semi-volatils (COSV). Les granules contribuent également à la pollution par les microplastiques, car ils peuvent se propager dans l’environnement à partir des terrains, par exemple par l’intermédiaire de l’eau de pluie ou des chaussures et vêtements des joueurs« .
Le 25 septembre dernier, la Commission Européenne a pris résolument en compte l’avis de l’ECHA en adoptant une directive contre la dispersion intentionnelle des microplastiques. Voir le Site de la Commission Européenne : la restriction adoptée comporte une définition large des microplastiques englobant toutes les particules de polymères synthétiques de moins de 5 mm organiques, insolubles et résistants à la dégradation. L’objectif est de réduire les rejets de microplastiques ajoutés intentionnellement et provenant du plus grand nombre possible de produits. Voici quelques exemples de produits courants entrant dans le champ d’application de la restriction:
- les matériaux de remplissage granulaire utilisés sur les surfaces de sport artificielles, qui sont la principale source de rejet dans l’environnement de microplastiques ajoutés intentionnellement;
- les cosmétiques, dans lesquels les microplastiques sont utilisés à des fins multiples, par exemple en tant qu’exfoliants (microbilles) ou pour obtenir une texture, un parfum ou une couleur spécifiques;
- les détergents, adoucisseurs textiles, paillettes, engrais, produits phytopharmaceutiques, jouets, médicaments et dispositifs médicaux, pour n’en citer que quelques-uns
Cette directive reste à transposer dans le droit français. Toutefois, il convient dès aujourd’hui de prévoir à Mallemort le remplacement des granulats de pneus par des produits naturels comme le liège ou les rafles de maïs, et à plus long terme le retour à des pelouses naturelles.
A suivre donc…
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