A une époque où l’automobile envahit totalement notre vie en modelant espace et cadre de vie , le chemin des Estrayas reste l’un des derniers sentiers piétonniers de notre village.
Ce chemin, qui conserve un caractère historique et patrimonial indéniable, figurait déjà sur le cadastre napoléonien établi en 1829. Il descendait de la rue Saint Michel (cette ancienne portion de la rue Saint Michel est aujourd’hui devenue la rue de la Bourgade) jusqu’au quartier des Estrayas en bord de Durance.
Sur la photographie aérienne de 1950 ci-dessous, il apparait comme un sentier champêtre bordé d’arbres.
Aujourd’hui encore et malgré l’urbanisation alentour il a conservé le caractère verdoyant et bucolique d’un sentier de randonnée en plein village : une vraie bouffée de verdure dans le paysage urbain !
Au départ du sentier depuis la rue de la Bourgade
En descendant le chemin des Estrayas : un cheminement plein de charme
L’arrivée du chemin sur la rue de la Campane. Comme l’indique le panneau, ce chemin communal est réservé aux piétons et randonneurs.
Malgré son charme indéniable et son intérêt vis à vis du patrimoine urbain et historique du village, ce sentier n’intéresse plus la commune. Lors du dernier conseil municipal il a en effet été décidé de déclasser cette voie publique afin d’en vendre différentes portions aux propriétaires riverains et interdire ainsi tout passage sur ce chemin. Afin de justifier cette décision il est affirmé que « ce chemin n’est plus accessible ni par l’entrée Sud ni par l’entrée Nord ». Chacun peut aller sur place vérifier que le chemin des Estrayas reste aujourd’hui parfaitement accessible et comporte des traces de passage (même s’il n’est plus entretenu ces dernières années).
Contrairement à ce qui se fait ailleurs, les Mallemortais ne seront pas concertés et ne seront pas appelés à donner leur avis sur cette opération de déclassement car ce celle-ci est prévue sans enquête publique. Cette décision est tout à fait illégale car, selon l’article L141-3 du code de la voirie routière, une enquête publique est obligatoire lorsque l’opération a pour conséquence de porter atteinte aux fonctions de desserte ou de circulation assurées par la voie. Dans le cas présent le but de du déclassement est bien de mettre fin à toute possibilité de circulation piétonne sur ce chemin historique. Une enquête publique est donc légalement obligatoire afin de recueillir l’avis de l’ensemble des habitants de la commune qui souhaitent s’exprimer sur ce sujet (et non l’avis des seuls riverains).
C’est tellement regrettable et contradictoire avec les objectifs affichés de la commune de favoriser les cheminements doux.
N’y a t-il plus rien à tenter pour éviter ça ?
Bonjour Magali
Il est toujours possible de faire valoir notre avis de citoyens en écrivant à Mme le Maire et au conseil municipal afin qu’ils reviennent sur leur décision. C’est ce que l’on appelle un « recours gracieux ».
L’association va le faire, mais chaque citoyen peut également le faire à titre individuel.
Ce recours vis à vis d’une décision prise sans aucune concertation publique est d’autant plus recevable que la loi prescrit justement une enquête publique ouverte à tous pour ce type d’opération.
Thierry