Le concept d’attractivité reste aujourd’hui le maitre mot de toute politique d’aménagement du territoire…
Le projet de SCOT de la Métropole Aix-Marseille-Provence n’échappe pas à cette règle : la sémantique classique « attractivité résidentielle », « compétition économique », « projets d’envergure nationale ou régionale » est en effet largement mise en avant par l’axe 2 du PADD (Plan d’Aménagement et de Développement Durable) .
Il convient toutefois de prendre un peu de recul
Cet objectif généralisée d’attractivité n’est rien d’autre qu’une mise en concurrence des territoires entre eux. A l’échelon régional et national cette politique constitue un vrai facteur de déséquilibre entre territoires.
En incitant habitants, investisseurs et entreprises des autres régions de France à venir s’implanter chez nous, non seulement nous contribuons à appauvrir les territoires voisins et autres régions de France mais nous renforçons les problématiques déjà présentes sur notre propre territoire : étalement urbain, périurbanisation, problèmes de déplacement, pollution, …, nous amplifions également les problématiques à venir liées au dérèglement climatique en cours : affaiblissement de la ressource en eau, recul du trait de côte , crues, incendies, mouvements de terrains…
Dans le cadre d’une véritable démarche pour un développement durable et partagé, l’objectif d’attractivité territoriale devrait être remplacé par un objectif d’autonomie locale.
Avant de se vouloir « attractifs » et de tenter désespérément d’attirer de nouveaux habitants ou de nouvelles entreprises, nos territoires (qu’il s’agissent de l’ensemble métropolitain, de ses bassins de vie internes, ou à plus petite échelle des communes elles-mêmes) devraient en priorité s’efforcer de répondre aux besoins des habitants, des entreprises et des investisseurs déjà présents sur leur sol et de planifier le futur en fonction des perspectives du dérèglement climatique.
Cette recherche prioritaire d’une meilleure autonomie locale concerne tous les domaines : l’habitat, l’emploi (de proximité), les services, l’alimentation (locale), l’enseignement, la formation, l’investissement, l’innovation, …. et bien sûr les besoins de transports en commun.
Alors que le futur SCOT de la Métropole et le PLUi du Pays Salonais vont définir le devenir de notre commune pour les 20 années à venir, une question se pose : notre commune doit-elle poursuivre la politique d’attractivité résidentielle des décennies passées en cherchant à attirer encore et encore de nouveaux habitants, ou bien choisir de mieux répondre aux besoins des habitants déjà présents en améliorant leur cadre de vie, les services et l’emploi de proximité sur son territoire ?
A suivre…
Laisser un commentaire