Face à la disparition des commerces en centre-ville, certaines communes de tentent de réagir.
C’est notamment le cas de la commune de Sénas qui a intégré dans son PLU récemment adopté un diagnostic sur le commerce et l’artisanat de proximité en centre-ville. Cette étude dresse un panorama complet de la situation, identifie les causes de désertification commerciale et propose une stratégie de redynamisation. Ce type de diagnostic est règlementaire dans le cadre de la mise en œuvre du droit de préemption sur les baux commerciaux, les fonds de commerces et les fonds artisanaux.
Voir Diagnostic SENAS
Ce document appelle quelques commentaires :
- La cause principale du phénomène de désertification commerciale des centres-villes n’est pas mentionnée : nos villages se sont développés sous l’influence des aménageurs et des promoteurs immobiliers qui trouvent plus facile et surtout plus rentable de multiplier les zones commerciales et les lotissements en périphérie plutôt que d’optimiser et mettre en valeur l’espace urbain existant. Faute de démarche de concertation digne de ce nom, les équilibres entre les différentes fonctionnalités de la ville (habitat, emploi, commerce, services) n’ont jamais pu être exprimés par les habitants. Le besoin évident d’une gestion équilibrée et d’une complémentarité entre commerces de centre-ville et commerces périphériques n’a ainsi jamais été pris en compte.
- Autre cause non citée dans l’étude : le phénomène de « périurbanisation » qui tend à focaliser le développement résidentiel dans les communes périphériques du type de Sénas et qui concentre les activités économiques (emplois et commerces) dans de grands pôles régionaux (Aix, Marseille, Étang de Berre, et plus près de nous Salon de Provence). Les navettes quotidiennes et l’utilisation systématique de la voiture ont pour conséquence l’évasion commerciale des consommateurs vers les grandes centralités économiques. Il convient de ne pas oublier que l’équilibre entre développement de l’habitat et développement de l’emploi de proximité conditionne le dynamisme économique des communes : les communes qui développent ou maintiennent leur commerces de centre-ville ne sont pas les communes dortoirs mais celles qui développent l’emploi productif de proximité (voir Ces communes qui se battent pour l’emploi)
- Certains points faibles identifiés à Sénas (absence de patrimoine architectural, absence de structures touristiques, manque de résidences secondaires, absence de campings) n’existent pas à Mallemort. Et pourtant, le centre ville de Mallemort est bien plus sinistré que celui de Sénas (voir dans cet article les comparaisons entre communes). Pour inverser la tendance il convient de ne pas se focaliser sur de « faux-problèmes » mais d’avoir une vraie réflexion sur la structuration fonctionnelle de nos villages et les équilibres à préserver.
A Mallemort la première chose à faire serait de réaliser la même étude de diagnostic et de mettre en place un droit de droit de préemption sur les fonds de commerces et les fonds artisanaux du centre-ville. Il convient également de d’éviter d’accentuer la dispersion des commerces hors centre-ville en supprimant dans le projet de PLU l’incitation à créer de nouveaux commerces dans le futur quartier du Roure.
TP
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