Etalement urbain : le sprint final

Dans la dernière ligne droite M. le Maire accélère….

En contradiction totale avec les objectifs SCOT de ralentissement de l’étalement urbain et de lutte contre la surconsommation foncière, plus de 4.5 ha d’extensions d’urbanisation ont été autorisés en moins d’un an sur le territoire de notre commune.

 

En juillet dernier : ouverture en une seule opération de plus de 3ha de lotissement dans le quartier du Roure (Le hameau de Lydie). Cette opération comprend 26 lots d’un minimum de de 700m² chacun, soit un chiffre d’affaire global de 4 à 5 millions d’Euros. L’ensemble correspond à une consommation foncière supérieure à 1000 m²/logements. Une telle consommation est largement contraire aux objectifs fixés par le SCOT (rappelons que le SCOT planifie une densité minimale de 25 logements/ha pour les extensions d’urbanisation dans le secteur du Roure et que d’une façon plus générale la densité des quartiers en extension doit être au minimum de 15 logements /ha, voirie comprise). Les prescriptions du SCOT étant applicables depuis le 15 mai 2014, la légalité de cette si généreuse autorisation à lotir est à examiner…

 

Peu auparavant : ouverture à la construction de 1.5 ha au quartier de la Confrérie près de la nouvelle maison de retraite « Les Lavandins ». Le chiffre d’affaire global de cette opération immobilière parait encore plus alléchant : celle-ci concerne un ensemble de constructions comprenant chacune 2 logements de 83m² avec 350m² de terrain privatif … Notons cependant que dans ce cas la densité semble beaucoup plus proche des objectifs SCOT.

Si elle était restée seule, l’opération dans le quartier Confrérie aurait pu apparaître raisonnable. Mais en triplant la mise dans le quartier du Roure, ceci n’est absolument plus le cas. Apparemment M. le Maire, soumis à la pression des agences immobilières, n’a pas voulu faire de jaloux et a été conduit à accorder autant à l’une qu’à l’autre. Une question se pose donc : est-ce vraiment aux agences immobilières de dicter la politique d’urbanisme de la commune?

On peut aussi se demander qu’elle urgence il pouvait bien y avoir à ouvrir d’un seul coup autant d’espaces nouveaux à la construction ? Tout se passe comme s’il fallait consommer le plus rapidement possible le maximum des surfaces inscrites au POS en zone d’urbanisation future afin de justifier l’inscription de zones supplémentaires dans le futur PLU de la commune. Mallemort, qui avait plus ou moins évité les excès de communes telles que Lançon de Provence ou Velaux, accélère désormais le rythme pour les rattraper !

Les élections municipales vont être l’occasion de demander aux différents candidats de préciser leur position concernant la lutte contre l’étalement urbain et la surconsommation foncière. Il faudra aussi qu’ils précisent leur position concernant l’influence des agences immobilières sur leur politique en matière d’urbanisation.

 

Voici quelques propositions pour éviter de revivre ce qui vient de se passer :

Ne pas autoriser d’opération en extension d’urbanisation de plus 5000m² par agence

Donner la priorité à la densification des zones déjà urbanisées : un promoteur ne pourra postuler à une opération d’extension que s’il a au préalable réalisé des opérations de densification d’une surface au moins égale (voir double ?) à celle envisagée en extension.

Limiter dans tous les cas le total des ouvertures à la construction en extension d’urbanisation à 0.5ha /an au grand maximum. Conséquence : suite à l’ouverture du lotissement Le hameau de Lydie (3ha) plus aucune extension n’est possible pendant au moins 6 ans (voire 9 ans en tenant compte de l’opération Confrérie)

Conditionner toute extension de l’urbanisation au développement préalable de l’emploi de proximité sur la commune. Le constat de la création de 20 emplois nouveaux occupés par des habitants de la commune autorise la mairie à ouvrir 0.5ha en extension. Cette règle permet d’assurer la cohérence entre l’emploi de proximité, la croissance démographique, et la maîtrise de la consommation foncière. Cette cohérence est la condition première d’un développement raisonné et durable de la commune.

Bannir tout risque potentiel de conflit d’intérêt au sein du conseil municipal. Au 21ième siècle la présence dans cette instance d’un agent immobilier travaillant sur la commune n’est tout simplement pas admissible. Les temps changent….

 

Thierry PLATON

Publié dans Urbanisme

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