Au travers une série de chiffres et d’indicateurs, le document Observatoire du SCoT Agglopole Provence-Etat initial donne une image de l’état du territoire SCOT lors de son entrée en application en 2013 ( SCOT : Schéma de Cohérence Territoriale) . Le diagnostic initial sur lequel s’est appuyée la construction du SCOT Agglopole Provence est basé sur des données datant au mieux de 2008-2009, il était donc important de recaler l’image du territoire avec la réalité observée en 2013 lors de l’entrée en application du SCOT. Le suivi de ces indicateurs par l’observatoire du SCOT permettra de suivre l’évolution du territoire et, on l’espère, d’en corriger les excès et les dérives.
Les données présentées sont a priori fiables. Cependant l’interprétation de certaines d’entre-elles méritent parfois quelques commentaires. En voici deux exemples non exhaustifs :
- Surfaces commerciales : la progression de la surface commerciale par habitant (1401 m² pour 1000 habitants en 2009 pour 1024m² en 2004, soit 37% d’augmentation) est présentée comme une marque du « dynamisme commercial » du territoire. En réalité cet indicateur est surtout représentatif du dynamisme des grandes surfaces à obtenir des autorisations d’ouverture de la part des élus et des autorités administratives. Pour un économiste le dynamisme commercial serait plutôt à rapprocher de la croissance démographique, de la consommation et du pouvoir d’achat par habitant. Il ne faut pas se bercer d’illusion : lorsque le pouvoir d’achat stagne ce n’est pas en doublant les surfaces commerciales que l’on assure le « dynamisme commercial ». Bien au contraire, lorsque le pouvoir d’achat stagne la multiplication des surfaces commerciales provoque une concurrence exacerbée (d’où la disparition du commerce dans les centres villes et la désaffection de certaines zones commerciales périphériques).
- attractivité du territoire : la croissance démographique (7071 habitants de plus entre 2006 et 2011, soit 1.05% de croissance annuelle) est mise en avant pour évoquer « l’attractivité du territoire ». Cependant aucun commentaire ne précise que cette croissance démographique repose moins sur l’attractivité économique propre au territoire que sur un simple phénomène de périurbanisation en provenance des principaux pôles économiques de la région (Marseille, Aix, Étang de Berre). L’essor démographique observé est uniquement porté par la course aux ouvertures à l’urbanisation et à la création de lotissements à laquelle se livrent les les communes et les aménageurs. Les habitants d’Aix, de Marseille ou du pourtour de l’Etang de Berre sont ainsi incités à venir habiter le territoire d’Agglopole Provence. En vérité, si le territoire d’Agglopole Provence accueille bien de nouveaux arrivants, il ne crée pas les emplois correspondants. Ainsi, si le ratio emplois/habitants est de 0,4 dans l’ensemble du département des Bouches du Rhône, il n’est que de 0.31 sur le territoire d’Agglopole Provence et, pire encore le ratio nouveaux emplois/nouveaux habitants n’est que de 0.18 entre 2006 et 2011 ce qui signifie que se déséquilibre est en forte progression.
Ce document n’en reste pas moins très intéressant et utile. On regrette simplement qu’il ne mettent pas vraiment en lumière les indicateurs relatifs aux vrais faiblesses de notre cadre de vie ce qui permettraient de suivre leur évolution et de mettre en place les actions correctives nécessaires à l’amélioration des équilibres sociaux-économiques et environnementaux de notre territoire.
Les documents SCOT sont accessibles sur le site Agglopole Provence aux liens ci-après :
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