Réunion sur le commerce de proximité

Suite à la fermeture de la Boucherie « Ô côté viande » et de la boulangerie-pâtisserie Soumille, une réunion citoyenne associant commerçants et habitants a été organisée le 26 septembre dernier en salle Dany par La Parole aux Citoyens. L’objectif de cette réunion n’était pas de résoudre le problème mais de provoquer une prise de conscience collective et de lancer une réflexion commune, associant habitants/consommateurs, commerçants et élus, sur la situation et l’avenir du commerce de proximité dans le centre du village.

  • Ne plus disposer des commerces les plus élémentaires et ne plus pouvoir faire normalement ses courses dans le centre du village est un problème qui concerne l’ensemble de la collectivité.
  • La disparition et la dispersion progressive des commerces au fil des ans (boulangerie, boucherie, bricolage, fruits et légumes, pharmacie, fleuriste, banque, coopérative agricole…) se fait petit à petit sans que cela soit vraiment souhaité.
  • La disparition d’un seul commerce entraine une moindre fréquentation de la zone et donc des difficultés accrues pour tous les autres commerces.
  • Les mesures prises jusqu’à présent (non transformation des commerces en logement, acquisition de locaux par la mairie, animations…) s’avèrent malheureusement insuffisantes pour enrayer cette spirale négative.
  • Au final cette évolution aboutit à une déstructuration fonctionnelle du village : « bientôt nous ne serons plus vraiment un village ».

A titre de comparaison voici les boulangeries et boucheries que l’on trouve dans les centres bourgs de communes plus ou moins comparables (données pages jaunes, hors zones d’activités)

Sénas                    :  3 boucheries, 3 boulangeries,

Lambesc              :  2 boucheries, 4 boulangeries,

Pélissanne          :  2 boucheries, 3 boulangeries,

Mouriès              :  4 boulangeries, 1 boucherie

Eyguières, La roque d’Anthéron, Grans, Eguilles :  3 boulangeries, 1 boucherie

Mérindol, Lauris :  2 boucheries, 2 boulangeries

 

Organisation de la réunion

Afin de favoriser l’expression de tous, la réunion a été organisée sous forme d’ateliers participatifs.   31 personnes étaient présentes (dont 18 citoyens/consommateurs et 13 commerçants représentant 9 commerces différents). Les participants ont été divisés en 2 ateliers qui ont chacun travaillé sur les quatre mêmes questions :

  • Faut-il conserver des commerces de proximité dans le village ? Pourquoi ?
  • Quelles causes à la disparition/dispersion des commerces (par rapport à d’autres communes équivalentes) ?
  • Si vous aviez une baguette magique, quels commerces voudriez-vous avoir dans le village ?
  • Quelles pistes de solutions ?

La réunion a duré 2 heures de 18h30 à 20h30. Après une introduction, environ un quart d’heure a été consacré à chaque question, soit un peu plus d’une heure de travail en groupe. Les avis et propositions émises ont été affichés sur des paperboards afin d’être visibles de tous. En fin de séance une synthèse des avis et propositions a été effectuée en commun.

Synthèse des avis et propositions

Pourquoi conserver des commerces de proximité dans le centre du village ?

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  • Les commerces de proximité animent le village et créent du lien social. Ils sont l’âme et la vie du village.
  • Le petit commerce offre une qualité d’accueil, une convivialité, et une qualité de service bien différentes de celles des grandes surfaces.
  • Une partie de la population ne souhaite pas aller dans les grandes surfaces. Faut-il les y obliger ?
  • Il est commode d’avoir les commerces tout près de chez soi et de pouvoir faire ses courses dans le village sans avoir à prendre sa voiture. Si on veut réduire l’utilisation de la voiture et son emprise sur le village, il ne faut pas être obligé de la prendre pour faire la moindre course.
  • Ceci est particulièrement vrai pour les anciens (dont le nombre va fortement croitre d’ici 2030)
  • La richesse et la variété de l’offre commerciale en centre-bourg est un facteur  d’attractivité pour la commune. Il est souhaitable d’avoir du choix et de la diversité.
  • La disparition des commerces dans le cœur du village dévalorise l’immobilier.
  • Les petits commerces proposent souvent des produits locaux et favorisent l’activité économique globale du territoire, à chiffre d’affaire équivalent ils génèrent plus d’emplois.
Quelles sont les causes de la disparition  / dispersion des commerces ?

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  • L’évolution des modes de consommation (grandes surfaces,  internet,…) n’explique pas tout : le centre de Mallemort est beaucoup plus touché que celui d’autres communes équivalentes : Sénas, Saint Cannat, Lambesc, etc…
  • L’absence de ligne directrice claire concernant l’urbanisme commercial a généré une déstructuration fonctionnelle du village. Des commerces qui ont fondamentalement leur place au cœur du village se retrouvent petit à petit délocalisés en périphérie (exemple : il y a 30 ans il y avait 4 boulangeries et 2 pharmacies dans le centre du village, aujourd’hui il n’ y a plus qu’une seule pharmacie et bientôt une seule boulangerie (alors  qu’il y en a 3 dans la zone d’activités et que la population a presque doublé).
  • Disparition des locaux commerciaux  dans le centre : ceux-ci sont repris par d’autres activités économiques (bureaux, services, salle de gym) qui ne sont pas réellement des commerces (alors qu’il faudrait aujourd’hui des locaux disponibles pour une boulangerie ou un fleuriste). D’où perte d’attractivité de la zone.
  • Loyers trop chers et charges trop lourdes pour les commerçants.
  • Parking : selon les commerçants il manquerait de places de parking. Du côté des habitants les avis sont plus partagés.
  • Les commerces sont mal signalés.
  • Les prix sont trop chers (Casino). Rapport qualité/prix peu attractif
  • Les horaires ne sont pas coordonnés.
Et si on avait une baguette magique ?

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Quels commerces mettrait-on dans un cœur de village idéal ?

  • Bien évidemment tous les commerces alimentaires de base dont un boucher et plusieurs boulangers (du bon pain pour tous les goûts)
  • En outre, ont été cités en premier : magasin de bricolage, excellent pâtissier/glacier/salon de thé, fruits et légumes (magasin de producteurs)
  • Ensuite : librairie, vêtements d’enfants, lingerie
  • Le marché serait mieux placé  le samedi pour les personnes qui travaillent en semaine.
  • Un jardin d’enfant à proximité serait appréciable.
  • Un cœur de village gai et accueillant avec des fleurs.

Nota 1 : la question n’a pas été comprise de la même façon par le second groupe qui a plutôt commencé à traiter le thème «  solutions » (voir ci-après)

Nota 2 : non évoqué en réunion, mais personnellement ce qui me ferait  plaisir dans le village c’est du bon fromage ainsi qu’un bar à vin comme à Mérindol !

Quelles pistes de solutions ?

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Deux types de pistes ont été évoqués :

Des actions de court terme destinées à préserver ce qui reste :

  • Revoir la signalétique
  • Des loyers moins chers y compris pour les locaux de la mairie
  • Embellir la rue F. Pauriol et la rendre plus accueillante,  mettre des bancs,…
  • Avoir une rue plus propre (poubelles, cendriers,…). Régler les problèmes d’odeurs.
  • Mieux coordonner les heures d’ouverture des commerces.
  • Poursuivre les animations (marchés nocturnes, marché de Noël,…etc) et faire des retours d’expérience avec les commerçants.
  • Rendre la rue piétonne le samedi et le dimanche ?
  • Parkings (un sujet qui fait débat !):
    • Faire une enquête sur l’utilisation des parkings
    • Inciter le personnel du collège et les personnes qui travaillent dans la zone ou font du covoiturage à utiliser le parking de l’Oratoire
    • Réserver des places de parking à la clientèle en faisant respecter la zone bleue
  • Se remettre en question : réfléchir à l’attractivité des commerces (vitrines, positionnement de l’offre, etc…)

Des actions de plus long terme destinées à véritablement revitaliser l’offre commerciale (réimplantation et création de commerces)

  • Inscrire dans le PLU le cœur du village comme zone préférentielle d’installation des commerces de proximité.
  • Inscrire dans le PLU la zone d’activité comme zone préférentielle d’installation des bureaux, services et autres activités
  • Enquête/sondage auprès  des clients pour mieux connaitre leurs attentes.
  • Plus de locaux maitrisés par la mairie pour assurer leur utilisation en tant que « vrais commerces » et mieux gérer le turnover naturel.
  • Envisager des échanges de locaux pour mieux  regrouper les « vrais commerces ». Exemple : échange entre fleuriste et  bureau d’aide à domicile ou entre fruits et légumes de la ZA et salle de sport.
  • Côté mairie : aides à l’installation et baisse des taxes dans le périmètre « cœur de village ».
  • Coté habitants : étudier la possibilité de financements participatifs.
  • Repenser totalement la Place R. Coustet et mettre par exemple des halles à la place de la salle des fêtes.

Au final les participants conviennent que le problème peut trouver des solutions si tout le monde (commerçants, habitants/ consommateurs/citoyens, et élus) travaille ensemble dans une dynamique commune.

Publié dans Environnement / Cadre de vie, Vie économique

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