Co-construction et intelligence collective

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Dans la dernière newsletter du Pacte pour la Transition en Pays Salonais, Colette Gevers signe un article qui explique de façon simple et accessible le pourquoi et le comment de la co-construction des projets et des politiques locales. Nous reproduisons ci-dessous cet article.

La co-construction des politiques locales avec les habitants de la commune est l’un des principes fondateurs du pacte pour la transition.
Il s’agit d’ inclure  l’intelligence collective et la co-construction dans la définition, dans la mise en œuvre et dans le suivi des mesures signées. Comment pratiquer cette co-construction, tout en respectant le champ de responsabilité des élus ? Comment engager des citoyens durablement, pour le bien commun, en sortant des « y a qu’à » ?
Les processus d’intelligence collective sont des ressources pour y parvenir. Lorsque des personnes interagissent en intelligence collective, les résultats sont bien supérieurs à la somme des contributions. On symbolise souvent cet effet multiplicateur par « 1+1 >> 2 » ou même « 1+1 = 11 ». Les processus proposés vont permettre de mettre en commun idées, perceptions, doutes, compétences, et de faire émerger efficacité, innovation, engagement et co-responsabilité, grâce à un cadre favorable tenu par un facilitateur expérimenté.
Au-delà de ce cadre favorable, plusieurs points sont essentiels dans ces démarches :
Le « périmètre d’autonomie » du groupe de citoyens qu’on mobilise doit être précis, clair et explicite, afin de ne générer ni incompréhensions ni frustrations. Ainsi, on peut faire appel à un groupe pour solliciter des avis et explorer un sujet, et poser que ce seront ensuite les élus qui décideront (c’est leur mandat). Les élus s’engagent alors à faire retour aux citoyens du pourquoi de chacune de leurs décisions. Bien sûr, si aucune des propositions des citoyens n’est retenue, la co-construction tournera court. Mais on peut aussi acter sur des périmètres précis, que ce sont les citoyens qui décideront (par exemple de l’utilisation d’un budget participatif, alloué par la mairie, dans le respect d’un cadre fixé en commun).
Un autre point essentiel est que tout ne soit pas déjà décidé sur le sujet en question, qu’on co-construise avec les citoyens assez tôt pour que le projet bénéficie réellement de leurs apports.
Prenons par exemple le développement de filières bio et locales. Imaginons que la mairie a esquissé un projet. Si la présentation de ce projet se fait à un stade assez avancé, on constate souvent que le public commence par critiquer ce qui ne lui convient pas, que ceux qui ont élaboré le projet ont tendance à réagir vivement et qu’une dynamique conflictuelle se met en place.
Un 1er élément de co-construction serait tout d’abord d’élaborer une première proposition avec quelques représentants des acteurs concernés (agriculteurs, citoyens, commerçants, services techniques…), en veillant à une expression répartie et équilibrée. Ensuite, en utilisant un processus de gestion par consentement, on pourrait bonifier ce projet et co-construire avec un public élargi. Les étapes de ce processus permettent de lever les incompréhensions (souvent source de conflit), de reconnaître les bonnes idées de cette 1ère proposition, de poser les points difficiles dans un dialogue apaisé, et ensuite de trouver ensemble des solutions, en co-responsabilité. On construit alors un vrai consentement, plus solide que les compromis classiques.
 
L’intelligence collective a encore d’autres facettes, utiles et mobilisables au service de la Transition, que nous découvrirons dans de prochains articles de notre Newsletter.
Partagez nous vos questions ou vos cas concrets!
Colette Gevers
Goélette – facilitation de collaboration et transformation d’équipe – coaching
Co-présidente de Visions Collectives (anciennement Vision2021) et co-organisatrice de 3 congrès d’intelligence collective
Publié dans Démocratie

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