La production d’électricité à partir de la lumière, au moyen de panneaux photovoltaïques, peut aussi s’envisager à deux niveaux :
- L’installation de panneaux sur des bâtiments existants.
- La création de parc au sol.
Installer des panneaux sur les bâtiments existants ou à venir
L’installation de panneaux sur des maisons individuelles ou des logements collectifs relève bien sûr de la décision du propriétaire. C’est à l’Etat qu’il incombe de créer les conditions réglementaires et économiques nécessaires pour favoriser le développement de cette source d’énergie.
Au niveau local, la municipalité a sans aucun doute un rôle à jouer dans ce domaine dans la mesure où elle intervient directement dans la construction de logements sociaux et dans la délivrance des permis de construire.
Pour les logements sociaux à venir, il conviendrait intégrer dans les projets la production d’énergie et d’eau chaude à partir de moyens renouvelables.
Pour les logements individuels, pourquoi ne pas intégrer dans les documents d’urbanisme, le PLU en cours d’élaboration, des dispositions incitants les porteurs de projets à inclure des panneaux photovoltaïques dès leur élaboration ? De même, il serait utile que le projet de ZAC intègre des dispositions précises en la matière.
Le cas particulier des bâtiments communaux
La commune possède un patrimoine immobilier significatif. Certaines toitures sont sans aucun doute susceptibles de recevoir des panneaux photovoltaïques ou des chauffe-eau solaires. L’inventaire en a-t-il été déjà fait ?
Pour information, la commune de Manosque a entrepris depuis plusieurs années un programme ambitieux d’équipement des toitures des écoles et autres bâtiments communaux. Il y a sans doute un retour d’expérience à exploiter…
Panneaux photovoltaïques au sol
On entend par là la mise en place au sol de panneaux en vue de la production d’électricité. Des projets importants voire très importants émergent dans notre environnement immédiat :
- Charleval : 8 ha dans une ancienne exploitation de graviers à l’Ouest du village.
- La Barben : 153 ha en colline. Permis de construire annulé par le Tribunal Administratif de Marseille au printemps 2012. Un nouveau projet d’une trentaine d’hectares est en cours.
- Alleins : projet au quartier « Sur la Crau ».
- Plaine alluviale de Tarascon.
Ces projets posent questions à propos des terrains qu’ils occupent qui sont généralement de deux types : à usage agricole ou espaces naturels.
Terrains agricoles
- Cela va à l’encontre de la politique inscrite dans la loi de limiter la « consommation » de terrains agricoles.
- Quand bien même il s’agit de terrains agricoles jugés aujourd’hui à faible potentiel de production, cette analyse est nécessairement circonstancielle : les critères pour en juger ont évolué et continueront d’évoluer. Ce qui est sans intérêt aujourd’hui peut devenir intéressant dans 5 ou 10 ans.
- Dans cet ordre d’idée, on peut penser aux productions de melon en Crau au cours des années 60-80 mises en place sur des terres louées par la Compagnie Agricole de la Crau qui y détenait plusieurs milliers d’hectares. Ces productions ont certes disparues mais elles ont été remplacées pour partie par des pêchers et pour partie par des espaces protégés (Réserve des Coussouls).
- En réfléchissant simplement au coût des transports et au renchérissement des carburants d’origine pétrolière ou autre, on peut facilement imaginer que la « relocalisation » de certaines productions sera rapidement d’actualité. Les transferts de fruits et légumes notamment depuis la rive Sud de la Méditerranée vers l’Europe devront certainement être remis en cause et les productions qui les remplaceront mobiliseront nécessairement des surfaces agricoles de notre région.
- Les panneaux sont mis en place pour 25 ou 30 ans et on imagine difficilement que les gestionnaires, les investisseurs et les bénéficiaires financiers de ces projets renoncent avant terme à la rentabilisation de leurs installations. La situation se trouve donc bloquée pour une très longue période.
Espaces naturels
- Il s’agit de terrains qui ne sont pas directement utilisés pour une activité humaine.
- Ils sont constitutifs du milieu naturel et dans la plupart des cas ils sont des réservoirs de biodiversité spécifique ou intra-spécifique. Dans tous les cas, la préservation de cette biodiversité exige qu’ils ne soient pas fragmentés.
- S’ils n’hébergent pas d’espèces remarquables, ils ne sont généralement pas protégés. Ils constituent néanmoins des milieux intéressants qui méritent d’être préservés car ils constituent un « poumon » pour le bon fonctionnement de notre milieu naturel en général.
- Bien que la loi ne se soit pas encore préoccupée de limiter la « consommation » d’espaces naturels nous voulons commencer à agir pour que cela devienne une réalité.
Au vu des arguments développés ci-dessus et du constat qu’il existe de nombreux bâtiments qui pourraient recevoir utilement des panneaux photovoltaïques, il apparaît urgent :
- D’empêcher la réalisation de parcs photovoltaïques consommateurs de terrains agricoles et naturels.
- De valoriser le « gisement des surfaces disponibles » que sont notamment les toitures et les parkings existants.
Dans notre commune, on ne voit pas raisonnablement que des surfaces puissent être consacrées à ce type de projet.
Comment se réalisent les parcs photovoltaïques au sol ?
Les projets de parcs de panneaux au sol associent généralement un propriétaire foncier et un investisseur. Le premier détient une surface qu’il loue à une entreprise qui va financer et généralement exploiter les panneaux. En contrepartie, elle versera un loyer au propriétaire dans le cadre du contrat qui lie les deux parties.
Ainsi le projet de La Barben était financé par une société appartenant au groupe Mulliez (Auchan, Décathlon etc ) sur des terrains communaux et avec l’accord de l’Agglopôle Provence ! Mais au fait, nous autres habitants de Mallemort et membres de fait de l’Agglopôle avions-nous été informés de la nature exacte de ce projet ?
A partir de 5 000 m² de panneaux, ces projets sont soumis à enquête publique et permis de construire ce qui implique nécessairement la consultation de la population. Encore faut-il que l’information circule correctement tant sur la nature des projets que sur le calendrier des opérations qui les concernent.
L’élaboration des documents d’urbanisme est là aussi essentielle car elle permet éventuellement de fabriquer des zones sur mesure comme à Alleins et ses zones Nph…
Conclusion
Nous pensons donc qu’il y a faire dans ce domaine sur notre commune et en tout premier lieu sur le patrimoine immobilier communal. A quand un recensement et une qualification des toitures ?
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