Sous le titre « Bétonnée : la nature rapporte gros », le Canard Enchainé de cette semaine nous alerte sur les insuffisances manifestes de beaucoup des études d’impacts environnementaux accompagnant les projets de parcs photovoltaïques. Voir ci-dessous.
Lors de projets potentiellement impactants pour la nature, les bureaux d’études écologiques ont en principe pour mission de réaliser les études d’impacts prescrites par la loi en vue de protéger la biodiversité et l’environnement des impacts possibles de ces projets. Dans la pratique, ces bureaux d’études sont directement financés par les industriels porteurs de projet, et en conséquence leur véritable rôle n’est pas de protéger la nature, mais d’aider les industriels à faire aboutir leurs projets. Quelles que soient les richesses faunistiques ou botaniques présentes sur le site, il est bien évidemment hors de question d’arriver à la conclusion que le projet serait trop destructeur et doit être abandonné. Il s’agit alors de proposer de soit disant mesures d’évitement ou de compensation qui doivent surtout coûter le moins cher possible. La démission de Patrice Valantin (Président de l’Union Professionnelle du Génie Écologique) est tout à fait significative du problème d’éthique de cette profession : « nos interventions ne servaient qu’à la bonne conscience des décideurs qui continuaient paisiblement le massacre de la vie. » Tous les écologues n’ont pas la même honnêteté…!
L’histoire du parc photovoltaïque de Moissac-Bellevue n’est pas sans rappeler celle du Parc Solaire du Piboulon… Les deux projets ont fait appel au même bureau d’études et se caractérisent par des diagnostics faune/flore bâclés et des mesures compensatoires insuffisantes ou inexistantes. La différence est que, le projet Piboulon étant bien plus réduit (4ha au lieu de 70ha), il n’est soumis à aucun contrôle sur le terrain par des experts indépendants de la véracité et de la pertinence des mesures proposées. Pour les petits projets comme celui du Piboulon, le Conseil de Protection de la Nature n’est pas saisi et seule la vigilance des associations de protection de la nature est en mesure de s’opposer aux abus.
Face aux scandales à répétition, il serait grand temps que le ministère de la transition écologique mette en place une procédure d’agrément, de certification et de contrôle des bureaux d’études environnementaux.
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