Fin février, les amoureux de la Durance et les riverains découvraient dans la presse un projet de « Recharge Sédimentaire du lit de la Durance » prévu par le SMAVD.
Depuis les années 1960, l’évolution morphologique du lit de la Durance a été fortement impactée par de nombreux aménagements : barrages, ouvrages hydroélectriques, multiplication d’épis et de digues, exploitation de carrières directement dans le lit mineur… En conséquence la Durance a progressivement perdu sa dynamique de « rivière en tresses » : le lit se rétrécit, les chenaux se stabilisent et se creusent. Les conséquences sont multiples : à certains endroits l’incision du lit atteint jusqu’à 3 ou 4 mètres, d’où une baisse de la nappe phréatique préjudiciable aux ripisylves qui bordent les rives.
Le SMAVD étudie depuis plusieurs années la possibilité d’effectuer des « recharges sédimentaires » afin de favoriser la dynamique de création de tresses lors des séquences de crue.
- Voir : « la Durance retrouve ses tresses«
- Voir également : Recharge sédimentaire : étude préalable . Cette étude précise de façon détaillée la démarche suivie pour le choix des sites d’expérimentation.
Sans remettre en cause l’intérêt environnemental de long terme de ces travaux, ceux-ci paraissent toutefois importants et pourraient avoir localement des incidences non négligeables sur la faune et la flore : il s’agit sur chacun des trois sites envisagés de déplacer 100 000 m3 de matériaux dans le lit de la Durance ! N’ayant trouvé aucune étude d’impact sur le site de l’autorité environnementale, notre association a interrogé le SMAVD dès le 22 févier : Comment des travaux d’une telle ampleur peuvent-ils être entrepris sans que l’ étude d’impact correspondante ne soit accessible et sans aucune concertation publique ?
Suite à plusieurs demandes du même type, le SMAVD a organisé une visioconférence le 29 avril à destination des élus des communes concernées et de quelques associations (dont La Parole aux Citoyens et SOS Durance Vivante). Cette réunion a permis de préciser les objectifs et les modalités des travaux envisagés. Il a notamment été annoncé qu’une demande était en cours auprès des services de la préfecture quant à l’opportunité d’une étude d’impact.
Épilogue : Le 8 juin dernier le SMAVD a annoncé que l’Autorité Environnementale confirmait la nécessité de renforcer les diagnostics faune/flore et de d’évaluer les impacts potentiels du chantier. En conséquence le début des travaux est reporté à l’été 2022
Notre questionnement sur ce sujet n’était pas donc si absurde…
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