« Ces derniers jours l’eau du robinet coulait toute blanche et sentait fortement le chlore »
Les faits
Jeudi 7 janvier, plusieurs abonnés du réseau d’eau potable de Mallemort ont alerté les services d’Agglopole Provence Eau au sujet de la couleur et de l’odeur de l’eau sortant du robinet. Des techniciens sont intervenus dès l’après-midi pour effectuer des contrôles, ils ont rappelé certains des usagers en fin de journée pour les rassurer :
- La couleur blanche est due à une quantité importante d’air dissous dans l’eau. Cet air proviendrait de « poches d’air se trouvant dans la nappe ». Des microbulles apparaissent alors lorsque l’eau sort du robinet à la pression atmosphérique. Les basses températures favorisent par ailleurs la quantité d’air dissoute dans l’eau.
- Le taux de chlore était « correct et dans la norme ». Selon l’interlocuteur du service des eaux, le taux d’injection de chlore a toutefois été réduit à deux reprises jeudi après-midi pour réduire les désagréments dus à l’odeur.
Le taux de chlore a été contrôlé le vendredi 8 janvier à la demande de la mairie de Mallemort qui indique sur sa page Facebook «un taux de chlore tout à fait normal ( 0.30 mg/L) ».
A noter qu’au mois de décembre, peu avant Noël, un fort goût de chlore avait déjà été remarqué : « à tel point qu’un matin le thé était imbuvable et a dû être jeté »
Des questions
Si les contrôles effectués ne mettent en évidence aucune anomalie grave, un certain nombre de questions se posent :
- Après réduction du niveau d’injection de chlore le 7 janvier, un taux de 0.30 mg/L a été mesuré le 8 janvier. Mais quel était le taux de chlore avant cette intervention?
- Selon les données disponibles sur le site du ministère de la santé, le taux mesuré début décembre était bien plus faible (0.09 mg/L le 9 décembre 2020 à 10h43). Pourquoi un taux trois fois supérieur a-t-il été mesuré le 8 janvier ?
- Au-delà de l’odeur et du goût de l’eau qui paraissent très variables, l’analyse des données sur l’année 2020 montre des taux de chlore variant entre 0.09 mg/L et 0.32 mg/L. Qu’est ce qui explique ces variations ? Y a-t-il un problème technique lié au matériel d’injection ? Y a-t-il un problème de maitrise du process ?
- La couleur blanche serait due à des poches d’air se trouvant dans la nappe. Ce phénomène parait nouveau comment s’explique-t-il ? Y a-t-il eu des interventions sur les canalisations qui pourraient aussi expliquer la présence d’air ?
- Nous avons appris que le forage de la Crau Saint Pierre est en limite de capacité, les microbulles d’air sont-elles un signe des limites du forage ?
- En cas d’insuffisance, le forage de la Crau Saint Pierre est secouru par le réseau du Golf. Cette interconnexion a-t-elle été utilisée récemment ?
- L’eau du Golf vient du canal EDF. Est-elle plus chargée en chlore que celle du forage (afin d’en garantir la qualité bactériologique) ?
Nota Important: L’arrêté du 11 janvier 2007 fixe les limites maximales admissibles de toute une série de polluants susceptibles de se retrouver dans l’eau destinée à la consommation humaine. Cependant ce règlement ne définit aucune limite précise pour le chlore ! La seule règle fixée par ce texte est la suivante : « Absence d’odeur ou de saveur désagréable et pas de changement anormal ». Cette directive n’est manifestement pas respectée…
Des propositions
Au-delà des questions ci-dessus, les préoccupations concernant le réseau d’eau de la commune sont très nombreuses (voir Scandale dans nos tuyaux) : pertes réseaux tout à fait anormales, réservoirs très insuffisants, sécurisation non correctement assurée, occurrences de pollution aux pesticides mal comprises, doutes sur la pertinence du périmètre de protection du forage,… Afin d’instruire ces différents sujets en toute transparence, une commission consultative du service public de l’eau pourrait être mise en place par le conseil municipal. Ce type de commission, qui rassemble des élus, des représentants d’associations et des citoyens, est une obligation légale dans les communes de plus de 10000 habitants (article L1413-1 du CGCT), rien n’interdit de les mettre en place dans des communes plus petites.
Espérons que cette proposition sera entendue…
Dernières minutes :
Juste après mise en ligne de cet article nous apprenons par Agglopole Provence Eau que le problème pourrait être lié à des travaux de réparation dans le quartier du Pont de la Tour. A l’occasion de ce type d’intervention de l’air peut être injecté dans le réseau et le taux de chlore est temporairement augmenté (de combien ?) pour éviter toute pollution bactérienne. Toutefois ces travaux ont eu lieu la semaine dernière et la situation aurait dû revenir à la normale depuis.
La lendemain Mardi 12 janvier : La couleur blanche et l’odeur de chlore ont totalement (et brusquement ?) disparues dans la journée. Reste toujours à comprendre ce qui s’est passé…
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