Schéma directeur des eaux pluviales : Rencontres, Échanges, Discussions

Forte affluence pour cette réunion publique sur les problèmes d’inondations pluviales de la commune. Plus d’une centaine de personnes étaient présentes lundi 12 octobre salle Dany ! Manifestement les Mallemortais s’intéressent au sujet…

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Dans un premier temps Agglopole Provence a exposé la problématique d’interconnexion entre le réseau pluvial et le réseau d’assainissement,  puis Mr Debar de CEREG-Ingénierie a présenté la démarche en cours concernant le Schéma Directeur d’Assainissement des Eaux Pluviales. Les témoignages et les questions ont été nombreux

Présentation Agglopole Provence : Réseau d’Assainissement

Agglopole Provence Assainissement est responsable de la gestion et de l’entretien du réseau de collecte des eaux usées. L’interconnexion pluvial – eaux usées pose un problème spécifique à Mallemort :

Le volume annuel traité par la station d’épuration a plusieurs origines :

  • Eaux usées 45%
  • Pluvial 38% (normalement il ne devrait pas y en avoir)
  • Eau de nappe 17%

Du fait de l’apport parasite d’eaux pluviales, le débit dans le réseau peut être multiplié par plus de 20 lors des épisodes pluvieux (dans ce cas on imagine que le flux n’est pas traité normalement par la station d’épuration mais envoyé plus ou  moins directement dans la Durance…? )

Certaines communes d’Agglopole Provence ont des réseaux eaux usées et pluviales parfaitement découplés et n’ont aucun problème quand il pleut. Ce n’est pas le cas de Mallemort…

Des « tests à la fumée » sont en cours pour de détecter les installations non conformes qui envoient des eaux pluviales (issues des toitures et gouttières) dans les égouts. Un courrier officiel de demande de mise en conformité  sera envoyé aux propriétaires concernés.

Pour l’instant 1/6 du village a été contrôlé et seules 25 installations privées non conformes ont été détectées.

Par contre, le pluvial des voiries communales est directement connecté au réseau d’assainissement en au moins 6 points dans le village. Ceci représente des surfaces de collecte a priori conséquentes. Il s’agit d’un point connu depuis longtemps qui explique probablement une grande part des problèmes observés et accessoirement les odeurs dans la rue Fernand Pauriol en cas de pluie…

Question du public :

  • Lors de fortes pluies les égouts débordent systématiquement devant chez moi. Il faut ensuite appeler plus de dix fois l’Agglopole pour que quelqu’un vienne nettoyer. Ne peut-on avoir un meilleur service ?

En réponse il est confirmé qu’en cas de débordement sur la voie publique le nettoyage est bien à la charge     d’Agglopole.

  • Avenue Charles De Gaule près de la gendarmerie il n’y a pas de réseau pluvial, par contre les égouts débordent à chaque grosse pluie et les effluents envahissent les propriétés en contrebas, pourquoi ?

Il est expliqué que le problème vient de l’engorgement du réseau d’assainissement en aval du fait de l’apport d’eaux pluviales du village. Des malfaçons en un point de la commune peuvent avoir des conséquences dans un autre endroit très éloigné.

  • Des débordements sont signalés à Bramejean. Question :  à qui doit-on s’adresser ?

Réponse : Il faut appeler le domaine du  golf qui gère le réseau de Bramejean.

Présentation de CEREG-Ingénierie : Réseau Pluvial

Mr Debar de la société CEREG-Ingénierie est en charge de l’étude du schéma directeur des eaux pluviales de la commune. Cette étude a été lancée à l’initiative de la commune suite à la multiplication des épisodes d’inondation ces dernières années.

L’étalement urbain et l’imperméabilisation des sols augmentent les surfaces de recueil et les volumes à évacuer. Un réseau d’évacuation des eaux pluviales, suffisant il y a 30, ans peut ne plus l’être aujourd’hui.

Le réseau pluvial doit être capable d’absorber les phénomènes qui se produisent tous les 10 à 15 ans.  Au-delà, pour les phénomènes exceptionnels (pluie centennale), l’étude permettra d’identifier les conséquences et les zones potentiellement inondables. Ce zonage sera intégré au PLU.

Une carte du réseau pluvial a été présentée : celui-ci est bâti autour des 2 branches du ruisseau du Moulin (ruisseau aujourd’hui souterrain dans le village). Pluvial et irrigation sont confondus : en cas de pluie l’alimentation est coupée en amont et le ruisseau sert alors à l’évacuation des eaux pluviales.

Ce réseau pluvial débouche dans le canal des Alpines qui doit en principe évacuer l’eau vers la Durance. Cependant la pente du canal est très faible et l’évacuation se fait mal. Remarque, s’agissant d’un ancien canal d’arrosage la pente d’origine est plutôt inverse : de la Durance vers les terres…

L’étude est prévue en 5 phases :

  • Collecte des données + enquête (phase en cours)
  • Études du ruissellement et du risque pluvial
  • Diagnostic du réseau pluvial
  • Études technico-économique des solutions
  • Établissement du schéma directeur d’assainissement pluvial

La fin de l’étude est planifiée  fin février-début mars 2016. Une nouvelle réunion publique sera organisée à cette date pour présenter les résultats.

Pour l’instant 150 regards ont été examinés par échantillonnage (environ un sur trois). 35  d’entre eux (soit 25%) étaient bouchés par divers objets et détritus!

La photo de la sortie du réseau pluvial dans le canal des Alpines est édifiante : on y voit 2 buses à moitié pleines de sable et de graviers. Les diamètres de ces buses paraissent bien faibles vis-à-vis des débits à évacuer 

L’engorgement de la partie basse du réseau provoque des inondations en plusieurs points de la commune. Au final le niveau de l’eau sur la commune est déterminé par le niveau dans le canal des Alpines.

Le marché concernant le curage du canal des Alpines vient d’être passé. Les travaux devraient avoir lieu d’ici quelques semaines.

Cette réunion publique a été demandée par le bureau d’étude afin de disposer d’observations précises sur les inondations passées. Ces observations permettront de caler le modèle d’écoulement et de prévoir les conséquences en cas de pluies encore plus fortes que celles observées jusqu’ici. Un questionnaire a été distribué au public, celui-ci est disponible en mairie ou tout simplement ici : Questionnaire. Des rencontres avec le bureau d’études, voire des réunions de quartier/lotissement peuvent être envisagées.

Question du public :

  • Y a-t-il un plan de maintenance périodique de ces installations ? Mr Debar a répondu, à la place de la Mairie, en expliquant que le pluvial est traditionnellement le parent pauvre des compétences municipales…!
  • On continue malgré tout à faire des lotissements, quelles vont être les conséquences des 2 nouveaux lotissements en cours d’aménagement (Hameau de Lydie et Clos du Roure)  pour les gens qui se situent en aval?  Réponse : les nouveaux permis d’aménager imposent qu’il n’y ait aucun rejet dans le réseau pluvial de la commune, d’où le bassin de rétention de grande dimension avec système d’infiltration en sous-sol observable au Hameau de Lydie. (Question : que se passera-t-il autour de ce bassin lorsque celui-ci sera saturé en cas de pluie centennale)
  • Des problèmes d’inondation et de ruissellements en surface avec des volumes cumulés importants (un véritable torrent !) en provenance du haut du village sont signalés rue Antoine Reboul, rue Arménico  jusqu’au quartier des jardins.
  • En périphérie du village certains ruisseaux d’irrigation ou de drainage ne sont plus entretenus, quelles sont les conséquences ?  Réponses : les ruisseaux d’irrigation seront pris en compte dans l’étude.
  • Suite à une  question concernant le chemin de Salon,  la Mairie confirme  que les travaux prévus au chemin de Salon  prendront bien en compte l’ensemble des réseaux, y compris le pluvial. Les études n’étant pas encore réalisées, il n’est pas possible à ce jour de préciser ce qui sera effectivement fait.

Conclusion

Les questions du public ont été nombreuses, parfois posées avec quelque véhémence (mais on peut le comprendre…). En retour les réponses et les explications techniques de CEREG-Ingénierie ou Agglopole Provence  ont été claires, sans langue de bois et dans le respect du public. Cette sincérité technique a été favorable à la qualité des échanges.                                                                                                                                      Au final :

  • Des voies d’améliorations partielles apparaissent possibles à court terme (nettoyage des regards, planification de l’entretien du réseau, curage du canal des Alpines, amélioration du service aux usagers de la part d’APA, etc…)
  • L’appel à l’implication du public et à son « expertise d’usage» est un point très positif qui devrait permettre la d’initier un dialogue apaisé

Comme quoi, les démarches participatives sont possibles et utiles, même sur des sujets aussi délicats et potentiellement polémiques que le problème des inondations pluviales.

Félicitations à tous les intervenants, experts, élus et « simples habitants », pour la qualité de cette réunion.

Remerciements tout particuliers à Mr Debar pour cette démarche exemplaire.

TP

 

Publié dans Environnement / Cadre de vie, Urbanisme

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