Mallemort lave plus vert : saison 2

Après un premier épisode surprenant et plein d’humour paru en décembre 2018 (voir notre article), le « Journal du Pays Salonais et du Pays d’Aix » poursuit sa série « Mallemort lave plus vert« ,  avec un nouvel opus tout aussi réjouissant (voir ci-dessous édition automne 2019)

green washing Mallemort

Comme lors du premier épisode, le scénariste tente de nous faire « prendre des vessies pour des lanternes » et s’efforce de faire passer la commune de Mallemort pour un modèle d’engagement en faveur de la protection de l’environnement. Le principe est simple : de simples obligations légales s’imposant à toutes les communes sont présentées comme des « actes forts et cohérents » en faveur de l’environnement décidés par la commune de Mallemort.  Rétablissons la vérité :

Passage au zéro phyto

L’abandon des pesticides pour l’entretien des espaces verts et de la voirie serait ainsi un engagement fort et un souhait de longue date de la commune…

La vérité est beaucoup moins idyllique et nettement plus banale : la commune de Mallemort s’est simplement contentée de se conformer à la loi Labbé votée en février 2014 dont l’application est obligatoire pour toutes les collectivités locales depuis le 1er janvier 2017. Si les communes réellement engagées dans la protection de l’environnement et de la biodiversité ont largement anticipé cette règlementation en modifiant  leurs méthodes et leurs plans d’entretien bien avant 2017 (L’Isle d’Espagnac à partir de 2011, Haguenau en 2012,  et bien d’autres…), ceci n’a pas vraiment été le cas de Mallemort qui n’a rien anticipé du tout : dans un premier temps la solution a été de ne plus désherber du tout les rues et espaces verts ! On se souvient des hautes herbes poussant dans le vieux village et des allées du cimetière devenues une jungle… On se souvient également  de l’indignation des habitants et visiteurs du village !  A l’époque nous avions dû procéder  à quelques séances de « désherbage citoyen » …

20160524_114537(0)   Notre cimetière « zéro phyto » en juin 2016…!

Aujourd’hui, comme dans toutes les autres communes, un plan d’entretien « zéro phyto » tout à fait satisfaisant est enfin en place… Mais y a-t-il vraiment de quoi se vanter ?

La nature en ville

Présentées comme un « acte fort » en faveur de la protection de la biodiversité, les expertises écologiques réalisées dans le cadre du PLU n’ont en réalité d’autre but que de répondre aux exigences légales de l’article L121-10 du Code de l’Urbanisme. Celui-ci impose en effet une évaluation des incidences des projets sur l’environnement. La réalisation de ces expertises écologiques n’a donc d’autre but que de poursuivre la dynamique d’étalement urbain et d’artificialisation suivie par notre commune depuis près de 50 ans.  Si  les diagnostics environnementaux se multiplient, ce n’est pas pour protéger la biodiversité mais pour répondre aux demandes des promoteurs pour de nouveaux  lotissements qui détruiront les derniers bouts de nature encore présents dans notre agglomération…

L’exemple le plus flagrant est celui du projet d’habitat participatif au Parc des deux Canaux. Initialement le SCOT avait classé cette zone comme espace naturel à protéger (il s’agit en effet d’un corridor écologique majeur pour la trame bleue et verte du village). Mais la commune manque de terrains pour réaliser ce type de projet, ce qui l’ a conduite à envisager la construction d’une partie de cette zone… et d’y détruire la biodiversité présente !  Contrairement à ce que laisse entendre l’article, nous aurons demain de moins en moins de nature en ville (au sujet du maintien de la trame verte voir également Massacre à la tronçonneuse )… Précisons toutefois que notre association soutient  ce projet d’habitat participatif, mais que ceci n’est pas une raison pour laisser croire à un projet bénéfique pour la sauvegarde de la biodiversité.

Inversement, la colline du Piboulon est à l’évidence un des rares espaces naturels vraiment remarquables de notre commune. Il constitue un enjeu majeur identifié comme tel dans le diagnostic environnemental du PLU (page 8). Malgré cette évidence, la commune n’a fait procédé à aucune expertise écologique avant de classer la colline du Piboulon comme espace aménageable pouvant recevoir un parc photovoltaïque. De ce fait, ce classement en zone Npv du PLU ne fait l’objet d’aucune étude d’incidence environnementale. Le classement du Piboulon en zone Npv est de ce fait parfaitement illégal.

 Récupération

Sous l’impulsion de certains élus, notre commune se montre très forte pour s’octroyer des mérites qui reviennent à d’autres…

C’est notamment le cas de la vélo’route entièrement conçue et aménagée par le SMAVD : la commune de Mallemort n’est absolument pas à l’origine de ce projet et n’a pas mis un centime dans cette opération.

C’est également le cas du projet de parc photovoltaïque sur l’ancienne décharge, dont notre association demande depuis 2015 l’étude et la réalisation (en lieu et place du projet Piboulon). C’est bien l’action de notre association qui a conduit la commune à inscrire ce projet dans le PLU, l’effort n’a pas été bien difficile…

 Pour mémoire, il convient de rappeler que la décision la plus significative de la commune vis à vis de son engagement pour la protection de l’environnement a été… de refuser la mise en place d’une commission extra-municipale « Environnement » !!!

 

 

 

 

Publié dans Environnement / Cadre de vie

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